Définitions liées à l’étude des écrits chrétiens


Définitions liées à l’étude des écrits chrétiens


 

Apocryphe : qui ne fait pas partie du canon des livres inspirés de l’Ecriture.

Apologie : Discours ou écrit visant à prendre la défense de quelqu’un, en l’occurrence la défense des chrétiens et de leurs croyances souvent face à de terribles calomnies utilisées pour justifier la persécution.

Apologète ou apologiste : Personne qui fait de l’apologie.
Quelques apologètes du IIe siècle qui ont défendu la cause des chrétiens persécutés: Aristide d’Athènes, Justin Martyr, Athénagore d’Athènes, Tatien le Syrien (disciple de Justin), Méliton de Sardes, Théophile d’Antioche.

Archimandrite : Titre honorifique dont le sens étymologique signifie « gardien de la bergerie » accordé aux higoumènes (supérieurs de monastère) ou aux membres du clergé régulier (exception des moines vivant dans les communautés).
Ce titre honorifique concerne l’Eglise orthodoxe, les églises catholiques orientales et certaines églises des 3 conciles.

Catéchétique : Partie de la théologie pastorale consacrée à la pédagogie de l’enseignement religieux.

Catéchumène : personne qui n'est pas encore baptisée mais qui s'instruit pour le devenir.

Césaropapisme : Système de gouvernement temporel (césar) qui, dans une volonté de domination universelle, cherche à exercer son pouvoir sur les affaires religieuses (pouvoir spirituel du pape). L’empereur empiète donc sur les affaires de l’Église.

Christologie : Discipline qui étudie la personne, la doctrine et l’œuvre de Jésus-Christ. Elle traite plus particulièrement de la nature de Jésus et de son rapport à Dieu : Jésus est-il le fils de Dieu, le fils adoptif, un être purement humain ou purement divin ?

Concile œcuménique : Le concile (du latin « concilium » qui signifie « rassemblement, assemblée ») est une assemblée d’évêques réunis pour définir des points de foi ou de discipline. On parle de concile œcuménique quand il réunit des évêques appartenant à différentes autorités ecclésiastiques de la chrétienté (oikumènè, «totalité de la terre habitée»).
Le concile est la plus haute autorité de l’Eglise.
Les premiers conciles œcuméniques sont : Nicée (325), Constantinople (381), Ephèse (431), Chalcédoine (451).

Diatessaron : Première concordance des 4 Évangiles rédigée par Tatien le syrien, un écrivain chrétien du IIe siècle né en Assyrie (Mésopotamie) vers 120 et mort vers 173.
Dans sa version syriaque, le Diatessaron fera partie du répertoire liturgique de l'Église syrienne pendant des siècles (on ne connaît pas sa langue d’origine).

Didascalée : École théologique

Docètes : Ignace d’Antioche s’est opposé aux Docètes qui enseignaient que Jésus n’avait pas réellement souffert dans sa chair. Et à cause de cela, visiblement s’abstenaient de l’eucharistie.

Ecclésiologie : étymologiquement « étude de l'Église ». L’ecclésiologie étudie les origines, le rôle et l’évolution de l’Eglise (ou des Eglises) dans l’histoire du salut.

Encratisme : Doctrine ascétique qui condamne les relations sexuelles, même au sein du mariage, et la consommation de viande et de vin. Tatien le syrien (IIe siècle) en est peut-être le fondateur. Irénée de Lyon (IIe siècle) est sans doute le premier à dénoncer cette hérésie.

Encyclique : Lettre solennelle adressée par le pape aux évêques et, à travers eux, aux fidèles. Elle est destinée à exposer la position officielle de l’Eglise catholique sur un thème précis. Elle a plus de pouvoir que les autres prises de parole du pape.

Épiscopat monarchique : Une église dirigée par 1 évêque. Il s’agit là d’une répartition tripartite, une hiérarchie à 3 étages contrairement au modèle biblique d’une hiérarchie à deux étages.

Épître : Lettre importante écrite par un apôtre ou un père apostolique et destinée à une communauté chrétienne ou parfois à un particulier.
Dans le Nouveau Testament figurent 21 épîtres : 14 épîtres ont été rédigées par l’apôtre Paul, 3 par l’apôtre Jean, 2 par l’apôtre Pierre, 1 par Jacques et 1 par Jude, les frères de Jésus.

Exégèse : l’étude et l’interprétation de la Bible.

Historiographe : auteur chargé officiellement d'écrire l'histoire d'un dirigeant, d'un souverain, d'une époque, d'un parti, d'une institution.

Homélie : commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l’Evangile. Le mot est devenu synonyme de « sermon ».

Iconoclasme : destruction délibérée de représentations religieuses.

Lapsus, au pluriel lapsi, est un chrétien qui a renié sa foi par peur des persécutions.

 

Millénarisme : croyance selon laquelle Jésus-Christ règnera, avec ses fidèles cohéritiers, sur la terre pendant 1000 ans, afin d’y rétablir, après un temps d’épreuves et la venue de l’antichrist, des conditions de bonheur optimales pour les humains.

De ce fait, les Millénaristes croient en un Paradis terrestre, et non céleste, sous ce règne messianique de justice et de paix.

Jusqu’au Ve siècle, des chrétiens fidèles à l'enseignement des apôtres soutiennent encore que la venue de l’Antichrist et la ruine de toutes les nations laisseront la place arègne millénaire du Christ.


Monophysisme d’Eutychès (condamné lors du concile de Chalcédoine en 451) :
Eutychès affirme que dans le Christ la divinité a absorbé l'humanité. Dès lors, il ne reste en Christ qu'une seule composante : la nature divine.

Monothélisme: courant de pensée développé au VIIe siècle dans le but de réunifier l’Eglise chalcédonienne et les Eglises des 3 conciles. Le monothélisme a été condamné au 3ème concile de Constantinople en 681.

Paralipomènes : Nom de deux livres de l’Ancien Testament qui forment un supplément aux livres des Rois : les livres des Chroniques.
Du latin Paralipomena issu du grec π
αραλείπω, paraleipo « omettre, oublier, laisser à part » ; car ils forment un supplément aux livres des Rois, précisant des informations qui y étaient omises.

Patristiciens : ceux qui travaillent sur les Pères de l’Eglise

Patrologie (analyse historique): étude de la vie et des écrits des Pères de l’Eglise pris dans leur contexte historique.

Patristique (analyse théologique): étude de la pensée théologique des Pères.

Pélagianisme : doctrine de Pélage, moine breton ascète du Ve siècle, qui considère que tout chrétien peut atteindre la sainteté par ses propres forces, donc assurer son salut par ses seuls mérites, minimisant ainsi le rôle de la grâce divine.

Pères anténicéens: Pères ayant vécu avant le concile de Nicée qui a eu lieu de 325.

Pères apostoliques : On désigne sous l'expression de Pères apostoliques, des hommes ou des écrits anonymes de la période qui a suivi immédiatement celle des apôtres.
Ces auteurs chrétiens ont vécu entre la fin du 1er siècle et la première moitié du 2ème siècle, généralement entre 90 et 160 ap J-C.
Ils sont dit « apostoliques » en raison de leur proximité avec l’enseignement qu’ils ont reçu directement des Apôtres ou de leurs disciples et dont ils se réclament avec fidélité.

Pseudépigraphe : du grec ψευδεπίγραφος, pseüdepigrafos composé de ψευδής (pseüdês) « faux, erroné » et πιγράφειν (epigrafein) « écrire sur ».
Texte faussement attribué à un auteur (généralement une figure historique du passé) qui ne l’a pas écrit. Les pseudépigraphes de la Bible n’ont pas été retenus pour composer le canon biblique.
Exemples : l’Apocalypse de Pierre, le livre d’Enoch.

Pseudépigraphique : qui porte une fausse épigraphe, un faux nom d’auteur.

Quartodéciman : qui célèbre la Pâque le 14 Nisan, jour de la mort de Jésus-Christ. Ce jour prenait le relais de la Pâque juive célébrée ce même jour depuis la libération du peuple d’Israël en esclavage en Egypte. L’agneau pascal préfigurait Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu, qui allait donner sa vie en sacrifice pour l’humanité et la libérer de l’esclavage du péché.
La Pâque quartodécimaine était célébrée jusqu’à la fin du IVe siècle essentiellement par les églises chrétiennes d’Asie. Elle a été rejetée au concile de Nicée en 325 dans une volonté de s’éloigner des Juifs et au profit de la fête de Pâques qui, au lieu de commémorer la mort du Christ, célébrait sa résurrection (Pâques s'écrit alors avec un 's' car plusieurs dates sont possibles).

Quolibet : propos moqueur à l'encontre d'une personne, synonyme de raillerie ou moquerie.

Rescrit (du latin  « rescribere », récrire) : Acte administratif donné par écrit (d'où son nom) par une autorité en réponse à une question écrite et détaillant le contexte et les conditions précises du problème évoqué.
Quand un empereur répond à un magistrat sur une question donnée, on appelle la réponse un rescrit. Ce document a force de loi. Celui de Trajan est très important pour les chrétiens : pendant tout le deuxième siècle, il va déterminer la politique impériale à leur égard.

Rhéteur : orateur éloquent ou personne qui enseigne l’éloquence. Du latin rhetor («maître d’éloquence»), emprunté au grec ancien ήτωρ, rhêtor («orateur»).

Sahidique : dialecte copte de Haute-Egypte utilisé comme langue littéraire par les chrétiens du IIIe au XIe siècle. Contrairement au grec, au syriaque et au latin, le copte sahidique utilise des articles indéfinis (voir article Jean 1:1).

Subordinatianisme : croyance théologique répandue dès les tout premiers temps du christianisme ancien et d'après laquelle, selon le principe du Dieu Un de la Septante, le Fils, Jésus, est subordonné au Père car il a été créé par le Père alors que le Père est, lui, inengendré et absolument transcendant, au contraire du Fils.

Syriaque : dialecte dérivé de l’araméen.

Syncrétisme : Fusion de différents cultes ou doctrines religieuses pour concilier différentes croyances en une nouvelle qui en ferait la synthèse.

Synode : du grec odos (chemin) et sun (ensemble), il signifie « faire route ensemble » mais également « franchir un même seuil », « habiter ensemble ».
Dans les premiers siècles de l’Eglise, le synode est une assemblée d’évêques réunie pour délibérer et prendre des décisions en matière de doctrine ou de discipline.
Dans le catholicisme, les termes « 
synode » ou « concile » ont longtemps été synonymes et interchangeables, sauf au niveau local, où l’on a employé le terme « synode diocésain » et non pas concile.

 

Théologie de la substitution : enseignement selon lequel le christianisme devait se substituer au judaïsme dans le dessein de Dieu.

L’apôtre Paul avait en effet déclaré : « Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du cœur, selon l'esprit et non selon la lettre. » - Romains 2 :29. Le livre de l’Apocalypse, dernier livre des Ecritures grecques chrétiennes, parle de la Jérusalem céleste appelée à régner avec son Roi messianique et des 12 tribus d’Israël symboliques devant composer les 144'000 cohéritiers du Christ.

La Pâque juive préfigurait le sacrifice de Jésus, elle n’avait donc plus aucune raison d’être célébrée après la crucifixion de Jésus. Sa célébration, le 14 Nisan, devait dorénavant commémorer la mort du Christ. C’est ce qu’explique Méliton de Sardes, chrétien quartodéciman, dans son « Homélie de Pâques ». 


Théotokos (du grec Θεοτόκος, « qui a enfanté Dieu »), ou de Mère de Dieu, attribué à la Vierge Marie. Ce terme apparaît sous la plume d’Alexandre d’Alexandrie en 325, l’année du premier concile.

 

 

Olivier                                                                        


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