Jan Hus, Jérôme de Prague et

les Hussites au 15ème siècle


 

 

 Condamnés en raison de leur sincérité

Jan Hus est un théologien, universitaire et réformateur religieux tchèque. Il prend publiquement la défense des écrits de John Wyclif condamnés par une bulle pontificale du 20 décembre 1409 qui ordonne leur destruction et l'interdiction de prêcher leur doctrine. 

 

Jan Hus est un théologien, universitaire et réformateur religieux tchèque. Tout comme Wyclif, il s’élève contre le clergé, prêche la réforme de l’Église et le retour à la pauvreté évangélique. L’Évangile est la seule règle, chacun a le droit de l'étudier.

Le monument dédié à Jan Hus, sur la place de la Vieille-Ville à Prague, inauguré en 1915 pour le 500e anniversaire de sa mort.



Tout comme Wyclif, il s’élève contre le système ecclésiastique, prêche la réforme de l’Église et prône le retour à la pauvreté évangélique. L’Évangile est la seule règle et tout homme a le droit de l’étudier. Dans Questio de indulgentiis (1412) il condamne les indulgences. Il enseigne le salut par la foi et par grâce et non par les œuvres. 

En 1409, Jan Hus est nommé recteur de l'université de Prague, alors la capitale du Saint-Empire romain germanique
En dénonçant sa proximité théologique avec Wyclif, ses détracteurs l’accusent d’hérésie.
Il entre aussi en conflit avec 
le roi de Bohême, Venceslas IV qui a autorisé des envoyés du pape à vendre des indulgences pour financer une croisade contre le roi de Naples. 
En effet, le 
pape Alexandre V meurt en 1410. L'antipape Jean XXIII lui succède. En 1411, il entreprend une croisade contre le roi Ladislas Ier de Naples, protecteur du « pape de Rome » Grégoire XII. Cette croisade nécessite un financement. La vente d'indulgences permet à la papauté de lever des fonds. 
Jean Hus est excommunié le 21 février 1411 par Grégoire XII.

Le 24 juin 1412, Jan Hus, remarquable orateur, provoque une émeute populaire durement réprimée. Un cortège d’étudiants, conduit par le disciple de Hus, Jérôme de Prague, cloue au pilori la bulle pontificale puis la brûle. Trois étudiants, qui ont empêché un prêtre de prêcher l’achat d’indulgences, sont exécutés à la hache.


 
 Le concile de Constance (1414-1418)

En novembre 1414, sous la pression de
l’empereur Sigismond, l'antipape Jean XXIII convoque le concile de Constance dans le but de mettre fin au scandale du Grand Schisme d'Occident. Trois « papes » se disputent alors le trône de saint Pierre : Grégoire XII, pape de Rome ; Jean XXIII, pape de Pise ; Benoît XIII, pape d'Avignon.
C'est en grand apparat que les représentants des grandes nations catholiques — c'est-à dire tous les prélats et princes que compte alors la chrétienté se réunissent à Constance. Le concile va se tenir de 1414 à 1418. 

 

En novembre 1414, sous la pression de l’empereur Sigismond, l'antipape Jean XXIII convoque le concile de Constance. Un jugement rendu dans la cathédrale de Constance condamne solennellement Jan Hus comme hérétique. Il est condamné à être brûlé vif.

Évêques, cardinaux et pape(s) lors d'un débat du Concile de Constance.



Jan Hus souhaite s'y rendre car il y voit l'occasion de défendre publiquement ses thèses. Seulement il y est arrêté en décembre 1414.
Le 27 juin 1415, ses écrits sont condamnés comme hérétiques. Le 6 juillet 1415, un jugement rendu dans la cathédrale de Constance condamne solennellement Jan Hus comme hérétique. Dépouillé de ses habits sacerdotaux, il est réduit à l'état laïc puis livré au bras séculier, c'est-à-dire au pouvoir temporel qui le 
condamne à être brûlé vif. Le bourreau lui arrache ses vêtements, le lie au poteau puis l'entoure de paille humide et de fagots.

Ses cendres sont ramassées et jetées dans les eaux du Rhin, afin que personne ne puisse conserver les reliques de ce martyr. En raison du lien étroit qui existe entre les thèses de Hus et celles de Wycliffe, le concile de Constance condamne aussi ce réformateur à titre posthume. Il ordonna que ses ossements soient exhumés et incinérés, et que ses cendres soient lancées dans la Swift, une rivière d’Angleterre. 

Jan Hus est resté, jusqu’à la fin, fidèle à ses convictions et a déclaré : «
 Ces évêques m'exhortent à me rétracter et à abjurer. Mais moi, je crains de le faire pour ne pas être trouvé menteur devant le Seigneur et aussi pour n'offenser ni ma conscience, ni la vérité de Dieu
 ».

Dans la cathédrale de Constance, Jean Hus est condamné à être brûlé vif. Le bourreau lui arrache ses vêtements, le lie au poteau puis l'entoure de paille humide et de fagots. Ses cendres sont ramassées et jetées dans les eaux du Rhin, évitant les reliques

Jan Hus au bûcher. Chronique illustrée de Diebold Schilling le Vieux, 1485.

 


 Jérôme de Prague et les Hussites subissent à leur tour de terribles persécutions

Par la suite, 
Jérôme de Prague, le plus éminent disciple de Hus, est à son tour brûlé sur le bûcher.
Le martyre de Jan Hus entraîne 
18 ans de guerre en Bohême. Les Hussites vont résister avec acharnement à 5 croisades, entre 1420 et 1433, lancées à l’initiative du pape Martin V et avec le soutien de l’empereur Sigismond de Luxembourg (empereur de l’empire romain germanique de 1410 à sa mort en 1437 ; roi de Bohème à partir de 1419). Il se produit également une guerre civile entre hussites, les modérés (les Utraquistes) et les hussites plus radicaux (les Taborites). Cette période de guerres dure de 1419 à 1436 et se termine par un compromis entre les Utraquistes et Rome. 

Lien – 5 croisades contre les Hussites – wikipedia

 

 


 N'oublions jamais !

L’imbrication de la religion et de la politique marchant main dans la main pour commettre les pires atrocités est on ne plus évident une fois de plus dans le récit des persécutions contre les Hussites, tout comme dans les persécutions des Lollars de John Wyclif.

 

Le pouvoir religieux qui s’est autoproclamé guide spirituel et représentant de Dieu sur la terre est justement représenté sous les traits d’une prostituée qui a des relations immorales avec ses amants, les rois de la terre. Cette femme immorale est ivre du sang des saints et va bientôt rendre des comptes à Dieu. L’heure de sa fin approche.

 

Apocalypse 17 : 2, 5, 6, 16 : « 2 C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l'immoralité, et c'est du vin de sa prostitution que les habitants de la terre se sont enivrés. 5 Sur son front était écrit un nom, un mystère: «Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.» 6 Je vis cette femme ivre du sang des saints, du sang des témoins de Jésus. En la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. 16 Les dix cornes que tu as vues et la bête détesteront la prostituée; elles la dépouilleront et la mettront à nu, elles mangeront sa chair et la détruiront par le feu.»

 

L’imbrication de la religion et de la politique main dans la main pour commettre les pires atrocités - persécutions contre les Hussites, persécutions des Lollars de John Wyclif. Babylone la grande a des relations immorales avec les rois de la terre.

Yves Langevin

 

 

 

Olivier                                                                                 Pour laisser un commentaire, c'est ici !

 

Sauf indication, les versets cités renvoient à la traduction Segond 21