Le canon du Nouveau Testament


Le canon du Nouveau Testament


 

 

 Les 27 livres du Nouveau Testament

 En ce qui concerne le Nouveau Testament, la liste des 27 livres faisant autorité a été confirmée au cours des conciles d’Hippone (393 ap. J.-C.) et de Carthage (397 ap. J.-C.). Et, à l’inverse de l’Ancien Testament, on ne trouve pas dans le Nouveau Testament de livres supplémentaires en fonction des éditions de la Bible.

 

Le canon du Nouveau Testament contient les 4 Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean), les Actes des apôtres, les 14 épîtres de Paul (Romains aux Hébreux), les 7 autres épîtres (Jacques, Pierre, Jean, Jude), l'Apocalypse de Jean.

 

 Principes appliqués pour constituer le canon du Nouveau Testament

Les conciles ont appliqué globalement les principes suivants pour déterminer quels livres étaient réellement inspirés par le Saint-Esprit :

1- L’auteur est un
 Apôtre ou un proche de Jésus (comme ses frères). On parle du critère d’apostolicité.
Les livres canoniques ont été rédigés
 au premier siècle par les apôtres et probablement les frères de Jésus (Jacques et Jude). Le caractère apostolique du canon permet de garantir la pureté de l’enseignement chrétien.

2- Sa doctrine est cohérente et son enseignement ne doit pas contredire l’enseignement de Jésus ou des apôtres. On parle d’orthodoxie.

3- Le livre est largement accepté et utilisé par l’ensemble des chrétiens.

4- Le livre fait état de valeurs morales et spirituelles élevées, qui reflètent l’œuvre du Saint-Esprit.

L’auteur est un Apôtre ou un proche de Jésus (comme ses frères). On parle du critère d’apostolicité. Les livres canoniques ont été rédigés au premier siècle par les apôtres et probablement les frères de Jésus (Jacques et Jude).

 


On peut aussi ajouter que le Livre confirme les écrits de l’Ancien Testament, la Bible formant un tout cohérent. En effet, les livres canoniques contiennent tous des citations (texte énonçant une prédiction, un principe, une règle, une comparaison…) ou des réminiscences (emprunt d’expressions) de l’AT.
Comme le disait un auteur « 
Pour les premiers chrétiens, le Premier Testament apparaît comme une vaste prophétie christologique ».


L’époque apostolique doit être considérée comme la référence, celle des événements uniques et déterminants qui ont donné naissance à l’Église primitive unie dans le véritable culte chrétien. Les écrits ne provenant pas de la période des Apôtres et ne reflétant pas leur témoignage sont donc à écarter.

C’est ce qui ressort clairement du 
canon de Muratori daté généralement de la fin du 2e siècle qui exclut des lettres attribuées à Paul par les disciples de Marcion, mais aussi un ouvrage «orthodoxe», Le Pasteur d’Hermas parce que cet écrit est trop récent.

Il y est en effet écrit : « 
Il circule aussi une (lettre) aux Laodicéens et une autre aux Alexandrins, écrites faussement sous le nom de Paul pour (défendre) l’hérésie de Marcion, et beaucoup d’autres (écrits) qui ne peuvent être reçus dans l’(Eglise) catholique, il ne convient pas en effet de mélanger le fiel avec le miel. »

« Quant au Pasteur, Hermas l’a écrit très récemment, de notre temps, dans la ville, quand siégeait sur le trône de la ville de Rome l’évêque Pie son frère. Et c’est pourquoi on doit certes le lire, mais on ne peut pas le présenter publiquement au peuple dans l’Eglise, ni parmi les prophètes dont le nombre est complet, ni parmi les apôtres (qui sont) dans la fin des temps. »

Les historiens situent la version finale du Pasteur d’Hermas entre 140 et 155 de notre ère. (C’est pourquoi on estime que le texte grec original, repris en latin dans le Canon de Muratori, a été rédigé entre 170 et 200 de notre ère). 
Hermas ne vit plus dans le siècle apostolique, son livre n’a pas sa place dans le canon biblique.

Lien - Canon de Muratori


 Caractéristiques des écrits apocryphes

Les livres apocryphes du Nouveau testament sont tous pseudépigraphiques, c’est-à-dire faussement attribués à un auteur connu (le nom d’un apôtre).
Ils répondent à la curiosité humaine en relatant (ou en inventant ?) des histoires que les Évangiles n’ont pas traitées (comme l’enfance de Jésus par exemple).
Ils contiennent des enseignements religieux tardifs comme le titre de 
Mère de Dieu dans le protoévangile de Jacques.
Ils contiennent des notions contraires à l’ensemble du Nouveau Testament, des erreurs doctrinales ou historiques.

Tous les apocryphes du Nouveau Testament ont été rédigés à partir du IIème siècle, après la mort des apôtres, alors que les églises commençaient à s’écarter de l’enseignement du Christ. En effet, la grande apostasie a très vite commencé à corrompre le véritable christianisme avec de fausses doctrines et de faux enseignements.

L’Évangile de Thomas, qui contient 114 paroles attribuées à Jésus, contredit à plusieurs reprises les autres textes du Nouveau Testament.
La parole 114 est carrément misogyne : «
 Simon Pierre leur dit : Que Marie sorte du milieu de nous car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. Jésus dit : Voici que je la guiderai afin de la faire mâle, pour qu’elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux. ».

Comme pour les livres canoniques, tous les genres littéraires sont représentés :
Évangiles, comme par exemple l’évangile de Thomas ;
Actes, comme par exemple les actes de Paul et Thècle (vers 170) ;
Épîtres, comme par exemple l’épître aux Laodicéens (IVème s) ;
Apocalypse, comme par exemple l’Apocalypse de Pierre (vers 150).

En voici la longue liste :
Lien - Livres apocryphes du NT

Et pour plus de détails

Olivier

 


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Commentaires: 5
  • #1

    Aurélie.k (mercredi, 19 octobre 2022 01:15)

    Bonjour,
    Vous avez parlé de l'évangile de Thomas, est ce qu'il est fiable, que contient -il?
    Merci.

  • #2

    Olivier (mercredi, 26 octobre 2022 19:00)

    Bonjour Aurélie,

    L’Evangile de Thomas est un écrit apocryphe qui renferme 114 logia (ou courts textes) non canoniques attribuées à Jésus et censées être rapportés par Thomas.
    Certains spécialistes datent la rédaction de cet Evangile vers la seconde moitié du IIè siècle.
    En effet, l’Evangile de Thomas est un écrit de nature gnostique, un mouvement de pensée qui s’est répandu entre le IIe et le IIIe siècles au sein de l’Empire romain.
    Dans ce cas, il n’aurait pas pu être écrit par Thomas qui a vécu au temps de Jésus, au premier siècle.


    ►L’Evangile de Thomas contient de nombreux logia retrouvés dans les Evangiles, mais sans récit narratif, donc sans le contexte (contrairement aux 4 Evangiles). Ces logia se succèdent de manière décousue sans lien entre eux.
    Exemple :

    34. Jésus a dit : « Si un aveugle guide un autre aveugle, les deux tombent dans un trou. »
    35. Jésus a dit : « On ne peut entrer dans la maison du fort et la prendre de force, à moins d’abord de lui lier les mains : alors on peut bouleverser sa maison. »
    36. Jésus a dit : « Ne vous souciez pas, du matin au soir et du soir au matin, des vêtements que vous porterez. »


    ►Parfois, on retrouve des logia des Evangiles avec un ajout douteux.
    Exemples :
    Logion n°100.
    « On montra une pièce d’or à Jésus, en lui disant : « Les percepteurs de César exigent de nous des tributs. » Il leur répondit : « Donnez à César ce qui est à César, donnez à Dieu ce qui est à Dieu et ce qui est à moi, donnez-le moi. » »


    ►On retrouve des logia énigmatiques (ou dépourvus de sens ?)
    Logion n° 88
    « Jésus a dit : « Les anges viendront avec les prophètes et vous donneront ce qui vous appartient. Donnez-leur ce que vous tenez et dites-vous ceci : quand viendront-ils recevoir ce qui leur appartient ? » »

    56. Jésus a dit : « Celui qui a connu le monde a trouvé un cadavre ; celui qui a trouvé un cadavre, le monde n’est pas digne de lui. »

    74. Jésus a dit : « Maître, il y a beaucoup de gens autour du puits, mais personne dedans.»


    ►On retrouve des paroles non conformes à l’enseignement de Jésus.

    14. Jésus a dit : « Si vous jeûnez, vous vous ferez du mal. Si vous priez, on vous condamnera. Si vous faites l’aumône, vous ferez du tort à votre esprit. »

  • #3

    Olivier (mercredi, 26 octobre 2022 19:01)

    ►Enfin, on remarque combien l’Evangile de thomas est imprégné de la pensée gnostique. L’Evangile de Thomas a été retrouvé en décembre 1945 dans une jarre près du village de Nag Hammadi en Haute Egypte.
    Il fait partie d’un lot d’une cinquantaine de textes datant du IVe siècle conservés en copte sur papyrus et qualifiés « d’instantané de la pensée gnostique » de l’époque.

    La pensée gnostique qui se répand aux IIe-IIIe siècles fonde le salut de l’homme sur une connaissance supérieure des choses divines (la gnose), communiquée par révélation uniquement à des initiés. Elle rejette la matière soumise aux forces du mal et son Créateur ou Démiurge Yahweh (ou Jéhovah), le Dieu de l’Ancien Testament.
    « Le monde est vu comme une souillure, une prison créée par un créateur mauvais et régie par la chair. Dans cette prison, l’âme étouffe et oublie ses origines divines. » - Madeleine Scopello, historienne des religions.

    Pour les gnostiques, la nature humaine du Christ n’est qu’une apparence. De ce fait, Jésus n’a pu subir ni la passion ni la mort en croix. Ce n’est donc pas par sa mort et sa résurrection qu’il a racheté l’humanité, mais par la transmission d’enseignements secrets permettant à l’homme de réintégrer sa dimension divine.

    Certaines sectes gnostiques prônent une vie solitaire, éloignée des tentations du monde et dédiée à la méditation intérieure. Elles vont jusqu’à rejeter le mariage et à la procréation tandis que d’autres acceptent les pires pratiques immorales car ils méprisent cette vie terrestre (ex. les phibionites).

    Citons aussi les adamites qui imitent Adam avant la chute en allant complètement nus. Ils rejettent le mariage et refusent la prière et le martyr. Ils pratiquent des rites magiques.

    Les ophites ou naassènes sont des adorateurs du serpent (ophis en grec, naas en hébreu). Un lien direct est fait avec le serpent de la Genèse qui a invité Eve à la connaissance (gnose) du bien et du mal contre le Créateur mauvais. Un autre lien est fait avec le serpent d’airain (Nombres 23) exposé par Moïse qui a permis de sauver les Israélites empoisonnés par le venin et a préfiguré Jésus élevé sur la croix (Jean 3 :14).

  • #4

    Olivier (mercredi, 26 octobre 2022 19:02)

    (Suite 2) Quelques logia gnostiques issus de l’Evangile de Thomas :

    ►Logion n°19 (début)
    « Bienheureux celui qui était déjà avant d’exister. »
    Nous avons ici, une allusion à une sorte d’incarnation ou de réincarnation.

    ►Logion n°37.
    « Ses disciples dirent à Jésus : « Quand te manifesteras-tu à nous et quel jour te verrons-nous ? Jésus leur répondit : « Lorsque vous délaisserez votre honte et prendrez vos vêtements, les déposerez à vos pieds, comme font les petits enfants, les piétinerez, alors vous contemplerez le Fils du Vivant et vous n’aurez pas peur. » »
    Allusion aux adamites ?

    ►Logion n°42.
    « Jésus a dit : « Soyez passants. » »
    De passage sur la terre ?

    ► Logion n°44 :
    « Jésus a dit : « À celui qui blasphème contre le Père, on pardonnera. À celui qui blasphème contre le Fils, on pardonnera. Mais à celui qui blasphème contre le Pur Esprit, on ne pardonnera ni sur terre ni au ciel. » »
    Il considère blasphème contre le Père comme pardonnable !

    ► Logion n°49 :
    « Jésus a dit : « Bienheureux êtes-vous, les solitaires, les élus, parce que vous trouverez le Royaume. Puisque vous en venez, vous y retournerez. » »
    Les solitaires redeviendront-ils « esprits » comme ils l’étaient avant de naître humains ?

    ► Logion n°50 (fin) :
    « Si on vous demande quel est le signe de votre Père en vous, répondez : « C’est un mouvement et un repos. » »
    La gnose chrétienne considère que tout homme est capable de percevoir Dieu, en lui, de devenir lumière et donc d'obtenir la vie éternelle.

    ► Logion n° 84 :
    « Jésus a dit : « Quand vous voyez votre forme, vous vous réjouissez. Mais quand vous verrez les originaux qui étaient en vous au commencement, qui ne meurent jamais ni se manifestent, comment pourrez-vous le supporter ? » »
    On retrouve clairement, ici, le rejet du corps matériel pour un retour à la forme spirituelle originelle.

    ► Logion n° 114
    « Simon Pierre dit : « Que Mariam sorte d’ici, parce que les femmes ne sont pas dignes de la Vie. » Jésus répliqua : « Voici que je l’attirerai, pour la faire mâle, pour qu’elle aussi soit un esprit vivant, semblable à vous les mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux. » »

    Ce dernier logion, ouvertement misogyne, justifie à lui seul le rejet de l’Evangile de Thomas car Jésus n’a jamais parlé ainsi des femmes ou de la féminité en général.
    On retrouve cette idée d’incarnation / réincarnation / désincarnation pour devenir au final un esprit céleste libre.
    (Remarque : Il est intéressant de faire le parallèle avec le bouddhisme où l’homme occupe une position plus élevée dans le cycle des réincarnations).

    Conclusion : L’Evangile de Thomas mélange habilement des enseignements réels de Jésus avec un courant de pensée gnostique qui s’oppose au Dieu Tout-Puissant, à sa création, au rachat par le sang du Christ et qui enseigne de faux dogmes comme la réincarnation, l’immortalité de l’âme et le rejet des femmes ou de leur féminité (sans doute car elle symbolise la procréation considérée comme une malédiction et une prison pour les esprits).

    Je vais sans doute en profiter prochainement pour rédiger un article sur ce sujet qui reprendra les grandes idées de cette réponse.

  • #5

    Olivier (mercredi, 26 octobre 2022 19:03)

    (Suite 3) - Que Dieu vous bénisse et vous accompagne dans votre recherche de la Vérité divine.